# FOR PERF TESTING 1. L’embrazement de la Ville de Sinope estoit si grand, que tout le Ciel ; toute la Mer ; toute la Plaine ; et le haut de toutes les Montagnes les plus reculées, en recevoient une impression de lumiere, qui malgré l’obscurité de la nuit, permettoit de distinguer toutes choses. Jamais objet ne fut si terrible que celuylà : l’on voyoit tout à la fois vingt Galeres qui brusloient dans le Port ; et qui au milieu de l’eau dont elles estoient si proches, ne laissoient pas de pousser des flames ondoyantes jusques aux nuës. Ces flames estant agitées par un vent assez impetueux, se courboient quelquefois vers la plus grande partie de la Ville, qu’elles avoient desja toute embrazée ; et de laquelle elles n’avoient presque plus fait qu’un grand bûcher. L’on les voyoit passer d’un lieu à l’autre en un moment ; et par une funeste communication, il n’y avoit quasi pas un endroit en toute cette déplorable Ville, qui n’esprouvast leur fureur. Tous les cordages, et toutes les voilles, des Vaisseaux et des Galeres, se destachans toutes embrazées, s’eslevoient affreusement en l’air, et retomboient en estincelles, sur toutes les maisons voisines. Quelques unes de ces maisons estant desja consumées, cedoient à la violence de cét impitoyable vainqueur ; et tomboient en un instant, dans les Ruës et dans les Places, dont elles avoient esté l’ornement. Cette effroyable multitude de flames, qui s’élevoient de tant de divers endroits ; et qui avoient plus ou moins de force, selon la matiere qui les entretenoit, sembloient faire un combat entr’elles, à cause du vent qui les agitoit ; et qui quelques-fois les confondant et les separant, sembloit faire voir en effet, qu’elles se disputoient la gloire de destruire cette belle Ville. Parmy ces flames esclattantes, l’on voyoit encore des tourbillons de fumée, qui par leur sombre couleur adjoustoient quelque chose de plus terrible, à un si espouvantable objet : et l’abondance des estincelles, dont nous avons desja parlé, retombant à l’entour de cette Ville, comme une gresle enflamée, faisoit sans doute que l’abord en estoit affreux. Au milieu de ce grand desordre, et tout au plus bas de la Ville, il y avoit un Chasteau, basty sur la cime d’un grand Rocher qui s’avançoit dans la Mer, que ces flames n’avoient encore pû devorer : et vers lequel toutefois, elles sembloient s’eslancer à chaque moment, parce que le vent les y poussoit avec violence. Il paroissoit que l’embrazement devoit avoir commencé par le Port ; puis que toutes les maisons qui le bordoient, estoient les plus allumées, et les plus proches de leur entiere ruine, si toutefois il estoit permis de mettre quelque difference, en un lieu où l’on voyoit esclater par tout, le feu et la flame. Parmy ces feux et parmy ces flames, l’on voyoit pourtant encore quelques Temples et quelques maisons, qui faisoient un peu plus de resistance que les autres ; et qui laissoient encore assez voir de la beauté de leur structure, pour donner de la compassion, de leur inevitable ruine. Enfin ce terrible Element détruisoit toutes choses ; ou faisoit voir ce qu’il n’avoit pas encore détruit, si proche de l’estre ; qu’il estoit difficile de n’estre pas saisi d’horreur et de pitié, par une veuë si extraordinaire et si funeste. Ce fut par cét espouvantable objet, que l’amoureux Artamene (apres estre sorty d’un valon, tournoyant et couvert de bois, à la teste de quatre mille hommes) fut estrangement surpris. Aussi en parut-il si estonné, qu’il s’arresta tout d’un coup : et sans sçavoir si ce qu’il voyoit estoit veritable ; et sans pouvoir mesme exprimer son estonnement, par ses paroles ; il regarda cette Ville ; il regarda le Port ; il jetta les yeux sur cette Mer, qui paroissoit toute embrazée, par la reflexion qu’elle recevoit des Nuës, que ce feu avoit toutes illuminées ; il regarda la Plaine et les Montagnes ; il tourna ses yeux vers le Ciel ; et sans pouvoir ny parler, ny marcher, il sembloit demander à toutes ces choses, si ce qu’il voyoit estoit effectif, ou si ce n’estoit point une illusion. Hidaspe, Chrisante, Aglatidas, Araspe, et Feraulas, qui estoient les plus proches de luy, regardoient cét embrazement, et n’osoient regarder Artamene ; qui poussant enfin son cheval sur une petite eminence, où ils le suivirent ; vit et connut si distinctement, que cette Ville qui brusloit, estoit celle-là mesme qu’il pensoit venir surprendre cette nuit, par une intelligence qu’il y avoit, afin d’en tirer sa Princesse, que le Roy d’Assirie y tenoit captive ; que tout d’un coup s’emportant avec une violence extréme ; Quoy injustes Dieux, s’écria-t-il, il est donc bien vray que vous avez consenti à la perte de la plus belle Princesse qui fut jamais ? et que dans le mesmne temps que je croyois sa liberté infaillible, vous me faites voir sa perte indubitable ? En disant cela il s’avança encore un peu davantage : et n’estant suivi que de Chrisante et de Feraulas, Helas mes Amis (leur dit il en commençant de galoper, et commandant que tout le suivist) quel pitoyable destin est le mien, et à quel effroyable spectacle m’a-t-on amené ? Allons du moins, allons mourir dans les mesmes flames, qui ont fait perir nostre illustre Princesse. Peut-estre (poursuivoit il en luy mesme) que ces flames que je voy, viennent d’achever de reduire en cendre, mon adorable Mandane. Mais que dis-je, peut-estre ? Non, non, ne mettons point nostre malheur en doute, il est desja arrivé ; et les Dieux n’ont pas permis un si grand embrazement pour la sauver. S’ils eussent voulu ne la perdre pas, ils auroient souslevé les vagues de la Mer, pour esteindre ces cruelles flames, et ne l’auroient pas mise en un si grand danger. Mais helas ! s’écrioit il, injuste Rival, n’as tu point songé à ta conservation plustost qu’à la sienne, et n’as tu point causé sa perte par ta lascheté ? Si je voyois ma Princesse (adjoustoit il en se tournant vers Chrisante) entre les mains d’un Prince, à la teste de cent mille hommes, et que ce Prince la voulust sacrifier à mes yeux, je ne serois pas si desesperé, j’aurois un ennemy que je pourrois du moins attaquer, si je ne le pouvois vaincre : Mais icy, je n’ay rien à faire, qu’à m’aller jetter dans ces mesmes flames, qui ont desja confumé ma Princesse. En disant cela, il s’avançoit encore davantage : et apres avoir esté quelque temps sans parler ; Ha Ciel ! (s’ecrioit il tout d’un coup, voyant qu’il n’y avoit que Chrisante qui le peust entendre) ne seroit-je point la cause de la mort de ma Princesse ? n’est-ce point pour l’amour de moy qu’elle a elle mesme embrazé cette Ville, plustost que de manquer de fidelité, au malheureux Artamene ? Ha Dieu ! s’il est ainsi, je suis digne de mon infortune ; et je merite tous les maux que je ressens. Chrisante voyant qu’il avoit cessé de parler, s’approcha de luy, pour tascher de luy donner quelque legere consolation : mais Artamene marchant tousjours ; et le regardant d’une maniere capable de donner de la compassion aux personnes les plus insensibles ; Non, non, luy dit-il, Chrisante, ce malheur n’est pas de ceux dont l’on peut estre consolé : et je n’ay qu’une voye à prendre, que je suivray sans doute bien tost. Ouy, Chrisante, j’auray du moins cette funeste consolation, que ce mesme feu qui a peut-estre bruslé ma Maistresse et mon Rival ; qui a confondu l’innocence et le crime ; et qui m’a privé tout ensemble, de l’objet de ma haine, et de celuy de mon amour, achevera encore de me détruire ; et meslera du moins mes Cendres, avec celles de mon adorable Princesse. en disant cela, il sembloit avoir toutes les marques d’un prochain desespoir sur le visage : sa voix avoit quelque chose de triste et de funeste : et toutes ses actions tesmoignoient assez, qu’il se preparoit à mourir. Cependant la pointe du jour venant à paroistre ; et l’approche du Soleil, diminuant quelque chose, de l’horreur de cét embrazement ; parce que la Mer, la Plaine, et les Montagnes, reprenoient une partie de leurs couleurs naturelles ; la face de cette funeste Scene, changea en quelque façon : et Feraulas vit presque en mesme temps deux choses, qu’il fit remarquer au mesme instant à son cher Maistre. Seigneur, luy dit-il, ne voyez vous pas en Mer, une Galere qui vogue, et qui semble faire beaucoup d’effort pour s’esloigner de cette malheureuse Ville ? Et ne voyez vous pas encore, comme quoy il semble que l’on ne songe qu’à esteindre le feu qui s’approche de cette grosse Tour, qui est sur le portail du Chasteau, et que l’on abandonne tout le reste pour la conserver ! Je voy l’un et l’autre, respondit Artamene ; Je ne sçay, adjousta Chrisante, si ce n’est point une marque asseurée, que la Princesse n’a pas encore pery : puis qu’il peut estre, qu’elle est dans cette Galere, ou dans cette Tour, que les flames n’ont pas encore embrazée. Helas ! (s’escria tout d’un coup Artamene) s’il estoit ainsi, que je serois heureux, de pouvoir conserver quelque espoir ! Il s’approcha alors beaucoup plus prés de la Ville : et voyant effectivement qu’il y avoit plusieurs personnes qui taschoient d’empescher le feu d’approcher de cette Tour ; Travaille (s’écria-t-il en redoublant sa course) trop heureux Rival ; travaille pour le salut de nostre Princesse : et sois asseuré si tu la peux sauver de ce peril, que je te pardonne tous les maux que tu m’as faits. Ce Prince ne demeuroit pourtant pas long temps dans un mesme sentiment : tantost il faisoit des vœux pour sa Maistresse : tantost des imprecations contre son Rival. Un moment apres, regardant cette Galere, et luy semblant y remarquer des femmes sur la poupe, il s’en resjoüissoit beaucoup : puis venant à songer que quand ce seroit sa Maistresse, elle seroit tousjours perduë pour luy ; il rentroit dans son desespoir. Apres venant à considerer cette Tour, que la Mer et les flames environnoient de toutes parts ; et venant à penser, que peut-estre sa Princesse estoit enfermée en ce lieu-là, il changeoit de sentimens tout d’un coup ; et ces mesmes Troupes, qui estoient venuës pour détruire cette Ville, eurent commandement d’aider à en esteindre le feu. Artamene donc ne pouvant se resoudre de retourner sur ses pas, envoya Feraulas commander aux siens, de marcher en diligence, et de le suivre. Mais en approchant de Sinope, l’on sentoit un air si chaud et si embrazé ; et l’on entendoit un bruit si espouvantable, que tout autre qu’Artamene n’auroit jamais entrepris d’y aller. Le mugissement de la Mer ; le murmure du Vent ; le petillement de la flame, joint au bruit affreux, de la chutte des maisons entieres qui crouloient de fonds en comble ; et à toutes les plaintes, et à tous les cris que jettoient les mourants ; ou ceux que la peur d’une mort prochaine faisoit crier, causoient une confusion espouventable. De tous ces mugissemens, dis-je ; de tous ces murmures ; de tous ces cris ; de toutes ces chuttes de maisons, et de toutes ces plaintes, il se formoit un bruit si lugubre et si esclatant, que tous les Echos des Montagnes y respondans encore, en formoient une harmonie tres-funeste, s’il est permis d’appeller harmonie, un retentissement si rempli de confusion. Cela n’empescha pourtant pas Artamene de se faire entendre : car estant desja assez proche de la Ville, en un lieu où tous les siens l’avoient joint ; il se tourna vers eux, et leur dit avec une affection inconcevable ; Imaginez vous, mes Compagnons, que c’est moy qui suis dans cette Tour ; que c’est moy qui suis dans la necessité de perir, parmy les eaux, ou parmy les flames ; et que c’est à moy enfin à qui vous allez sauver la vie. Ou pour mieux dire encore, imaginez vous que vostre Roy ; vostre Princesse ; vos Femmes ; vos Peres ; et vos Enfans ; sont enfermez dans cette Tour avec Artamene, et y vont perir ; afin qu’estans poussez par des sentimens si tendres, vous agissiez avec plus de courage, et avec plus de diligence. Il faut, mes Compagnons, il faut aujourd’huy faire, ce qui n’a peut-estre jamais esté fait : il faut perdre nos ennemis, et les sauver ; il faut les combattre d’une main, et les secourir de l’autre ; et bref il faut faire toutes choses pour conserver une Princesse, qui doit estre vostre Reine ; et qui merite de l’estre de toute la Terre. A ces mots, Chrisante, Araspe, Aglatidas, et Hidaspe, qui commandoient chacun mille hommes en cette occasion ; s’approcherent d’Artamene, pour recevoir ses derniers ordres : et Feraulas qui estoit l’Agent de l’entreprise, et celuy qui avoit intelligence dans Sinope ; et auquel Artucas avoit promis de livrer une des Portes de la Ville cette mesme nuit ; fut aussi de ce conseil : et ce fut luy qui dit qu’il ne faloit pas laisser d’agir de la mesme façon, que si cette Ville n’estoit pas embrazée : et qu’ainsi sans chercher d’autres expediens, il faloit sans doute marcher droit à la porte du Temple de Mars. Parce, dit il, que si par hazard cét embrazement n’a pas encore mis toute la Ville en confusion ; par tout autre lieu que par celuy-là, nous pourrions trouver de la resistance : la coustume estant mesme en de semblables rencontres, de redoubler la Garde, de peur que l’incendie ne soit un artifice des ennemis, où au contraire nous sommes assurez de n’en trouver aucune par cét endroit : car si Artucas et les siens n’ont pas encore esté devorez par les flames, nous les trouverons prests à nous aider : et s’ils ont peri, aparemment nous ne trouverons là personne quï s’oppose à nostre passage. Cét aduis ayant esté trouvé raisonnable, ils resolurent apres, par quel lieu ils pourroient le plus commodément gagner le pied de la Tour : mais Aglatidas leur fit remarquer, que l’embrazement commençoit de diminuer du costé du Port ; parce que des Galeres et des Vaisseaux estans plustost consumez que des maisons, il faloit sans doute que le feu s’y esteignist plus tost qu’ailleurs ; et qu’ainsi il faloit prendre tout le long du Port ; afin de n’avoir presque plus à se garantir que d’un costé, et que par ce moyen, ils pourroient arriver avec assez de facilité au pied de la Tour. Artamene qui souhaittoit impatiemment d’y estre, ne voulut contredire à rien, de peur de les arrester davantage ; et se mit à marcher le premier ; commandant seulement aux siens, de crier par toute la Ville, qu’ils ne venoient que pour sauver la Princesse : afin que ce peuple entendant un Nom qui luy estoit si cher et si precieux, peust faire moins de resistance ; et mettre moins d’obstacle à leur dessein. Ils marcherent donc ; et Feraulas conduisant Artamene, (qui avoit mis pied à terre, aussi bien que tous ses Capitaines) à la porte du Temple de Mars ; ils y trouverent celuy qu’ils cherchoient : qui desesperé qu’il estoit, qu’Artamene devst arriver ; (car la veüe de ce funeste embrazement, l’avoit beaucoup retardé) commençoit de ne songer plus qu’à se mettre à couvert de la violence des flames. Mais il n’eut pas plustost veû ceux qu’il attendoit, qu’il fit ouvrir la porte, où il estoit peu accompagné : parce que malgré luy, une grande partie des siens estoit allé voir en quel estat estoient leurs Maisons ; leurs Peres ; leurs Enfans ; ou leurs Femmes. Ils n’eurent donc aucune peine à se rendre Maistres de cette porte : mais ils en eurent bien davantage, à se garantir du feu qu’ils trouvoient par tout. Artamene en marchant dans ces Ruës toutes enflamées, fut plusieurs fois exposé, à se voir accabler par la chutte des maisons : et si cét objet luy avoit semblé terrible par le dehors de la Ville, il luy sembla espouvantable par le dedans. Ils marchoient l’espée à la main droite, et le bouclier à la gauche ; dont ils eurent plus de besoin de se servir pour repousser les charbons ardants qui tomboient de toutes parts sur leurs testes ; que pour recevoir les traits de leurs Ennemis. Ce n’est pas que d’abord l’arrivée d’Artamene ne redoublast les cris et l’estonnement, parmy ce qui restoit de personnes vivantes dans cette Ville : et que ce Heros n’en vist plusieurs, qui estans occupez à esteindre le feu de leurs propres logemens, ou à sauver leurs familles ; quittoient cét office charitable, pour tascher de se rassembler, et de faire quelque resistance. Mais ils ne trouvoient dans ce grand desordre, ny armes, ny Chefs, ny compagnons capables de s’opposer à son passage. L’on voyoit en un lieu des gens qui abatoient leurs propres maisons, pour sauver celles de leurs voisins : l’on en voyoit d’autres qui jettoient ce qu’ils avoient de plus precieux par les fenestres, pour tascher d’en sauver au moins quelque chose : l’on voyoit des Meres, qui sans se soucier ny de meubles, ny de maisons, s’enfuyoient les cheveux desja à demy bruslez, avec leurs enfans seulement entre les bras : Enfin l’on voyoit des choses si pitoyables et si terribles tout ensemble ; que si Artamene n’eust pas esté emporté comme il l’estoit, par une passion violente ; il se fust arresté à chaque pas pour les secourir, tant ils estoient dignes de compassion, et tant il estoit sensible à leur misere. Cependant il avançoit tousjours : mais le bruit de sa venuë l’ayant pourtant devancé ; Aribée Gouverneur de Sinope, qui faisoit tous ses efforts, pour empescher que le feu ne gagnast la Tour, et qui occupoit en ce lieu, la meilleure partie de ce qui restoit de peuple et de soldats dans la Ville ; ne le sçeut pas plustost, qu’il se trouva dans une inquietude inconcevable ; et dans une incertitude, qu’on ne sçauroit exprimer : ne sçachant s’il devoit aller combattre, ou s’il devoit continuer de faire esteindre ce feu. Car, disoit il, que servira au Roy d’Assirie que je vainque, s’il est vaincu par les flames ? Mais que me servira-t-il aussi à moy mesme d’esteindre ce feu, adjoustoit il, si je suis pris par Artamene ? moy qui suis son plus grand ennemy ; moy qui ay trahy le Roy mon Maistre ; moy qui ay servi à l’enlevement de la Princesse sa Fille ; et qui ay fait revolter ses Peuples. Ha ! non non, combattons Artamene, qui est aussi redoutable au Roy d’Assirie, que le feu et que les flames : et songeons à nostre conservation, en pensant à celle d’autruy. En disant cela, il commanda à ceux qui esteignoient le feu, et qui par des machines dont ils se servoient, taschoient de luy couper chemin, en abatant les maisons voisines, où il s’estoit attaché ; de prendre des armes s’ils en avoient ; d’en aller chercher en diligence s’ils n’en avoient point ; ou de s’en faire de tout ce qu’ils rencontreroient ; et mesme du feu et des flames ; plustost que de ne le secourir pas. Apres donc qu’Artamene eut traversé une partie de cette Ville embrazée ; et qu’ayant marché tout le long du Port, il fut arrivé proche de la Tour ; il fut bien surpris de voir que personne ne travailloit plus pour esteindre le feu, et qu’Aribée s’avançoit pour le combattre. Quoy, s’écria-t-il, je viens pour esteindre ces flames, et ce sera moy qui empescheray qu’on ne les estéigne ? Ha ! non non, mes Compagnons, il ne le faut pas. En disant cela, il commanda à une partie de siens, de songer à faire ce que les autres ne faisoient plus ; pendant qu’il combatroit ceux qui sembloient en avoir envie. Comme il estoit en cét estat, et qu’il s’avançoit vers le gros, à la teste duquel estoit Aribée ; il leva les yeux vers le haut de la Tour : et y reconnut le Roy d’Assirie : qui par une action toute desesperée, sembloit n’avoir autre dessein, que de choisir s’il se jetteroit dans les flames ou dans la Mer. Cette veuë ayant encore confirmé Artamene, dans la croyance que sa Maistresse n’estoit pas morte ; il redoubla les commandemens qu’il avoit desja faits, d’esteindre ce feu ; et marcha teste baissée vers ses Ennemis, qui venoient à luy, avec assez de resolution. Comme il fut proche d’eux, et qu’il reconnut distinctement qui estoit leur Chef ; Aribée, luy cria-t-il, je ne viens pas aujourd’huy pour te combatre, et pour te punir : et il ne tiendra qu’à toy, que je n’obtienne ton pardon du Roy des Medes, si tu veux mettre les armes bas ; et m’ayder à, sauver ta Princesse et la mienne. Mais Aribée, qui croyoit son crime trop grand, pour luy pouvoir estre jamais pardonné ; et qui de plus, avoit appris une chose, qu’Artamene ignoroit encore ; au lieu de luy respondre, s’eslança vers luy l’espée haute, et commença un combat au milieu des feux et des flames ; qui n’estoit pas moins redoutable, par ce qui tomboit d’enhaut, que pour les coups qui partoient de la main d’un Ennemy invincible ; que l’Amour, la Haine, et la Vangeance, rendoient encore plus vaillant qu’à 1'accoustumée ; quoy qu’il fust toujours le plus vaillant homme du monde. Hidaspe, Artucas, Chrisante, Aglatidas, et Araspe ; se rangerent aupres d’Artamene : car pour Feraulas, ce fut luy qui eut ordre de faire continuer d’esteindre le feu. Ainsi le Roy d’Assirie voyoit tout à la fois, travailler à son falut et à sa perte ; vouloir sauver sa vie, et vaincre celuy qui l’avoit servi. Encore (disoit Artamene en luy mesme, et en jettant les yeux vers le haut de la Tour, où il voyoit tousjours son Rival) si ma Princesse regardoit ce que je fais pour la sauver, je serois bien moins malheureux : et si j’estois asseuré qu’elle vist ma mort, ou ma victoire, je n’aurois presque rien à desirer. Cependant la meslée se commence, et se continuë fort chaudement : et sans qu’Artamene cesse de fraper, il ne laisse pas d’avoir soin de voir si Feraulas fait bien executer ses ordres. Enfin dans cette confusion, il s’attache en un combat particulier contre Aribée, qui fut dangereux et opiniastré : car quoy que ce traistre eust en teste le plus redoutable des hommes, le desespoir faisoit en luy, ce que la valeur n’auroit pû faire en un autre. Neantmoins comme au contraire, Artamene combatoit alors avec espoir ; et qu’il estoit persuadé, qu’il n’y avoit plus que quelques murailles entre sa Princesse et luy ; il fit des choses prodigieuses. Il tua tout ce qui s’opposa à son passage ; et blessa Aribée en tant de lieux, qu’enfin il se seroit sans doute resolu de se rendre ; si tout d’un coup une maison enflamée ne fust tombée si prés du lieu où ils combatoient, qu’Aribée en fut enseveli sous ses ruines : et l’on creut qu’il avoit peri par le fer et par le feu, pour expier une rebellion criminelle, qui meritoit tous les deux ensemble. Artamene qui n’avoit pû estre blessé par son Ennemy, pensa estre accablé en cette rencontre, et se vit tout couvert de flame ; tout environné de charbons et de fumée : et s’il n’eust mis son Bouclier sur sa teste, il estoit infailliblement perdu. Toute sa Cotte d’armes en fut à demy bruslée : et peu s’en falut qu’il ne perist en cette rencontre. La chutte de cette maison, fit qu’il s’esleva en l’air une poussiere si espaisse : une fumée si noire ; et une nuée d’estincelles si bruslantes, que l’on fut quelque temps sans pouvoir rien voir de tout ce qui se passoit en ce lieu là. Ce qui surprit Artamene en cette occasion, fut que lors que cette maison embrazée tomba, Aribée, qui à ce qu’on pouvoit juger par son action, avoit eu dessein de se rendre, s’estoit reculé de quatre ou cinq pas : si bien que par là, il sembloit estre allé au devant de ce qui le devoit accabler : et par un miracle de la Fortune, Artamene, qui le touchoit de la pointe de son espée, ne se trouva pourtant point engagé sous ces perilleuses ruines. Apres cét accident, tout ce qui le secondoit s’estonna et s’enfuit : et nostre Heros faisant crier ; et leur criant luy mesme, qu’il venoit pour les servir, et qu’il ne vouloit point leur perte ; les obligea enfin à jetter leurs armes ; et à se fier en la parole d’un Vainqueur, qui'ls avoient autre-fois tant aymé. ainsi en fort de peu temps, tout le monde se trouva d’un mesme Parti : et Artamene encourageant les siens, et leur monstrant par son exemple, ce qu’il faloit faire pour esteindre le feu ; ce Peuple fut ravi de voir de charitables Ennemis. Ils abatirent des maisons avec des Beliers : ils employerent leurs Boucliers à jetter de l’eau, sur tout ce qui tomboit d’enflamé, de peur que cela n’embrazast ce qui ne l’estoit pas encore ; et enfin ils n’oublierent rien, de tout ce qu’ils jugerent qui pouvoit servir. Tous les Chefs firent des miracles en cette journée : mais entre les autres, Aglatidas sembloit avoir eu dessein, de chercher plustost la mort que la victoire ; tant il s’estoit courageusement exposé à la fureur des flames, et au desespoir des Ennnemis. Cependant Artamene voyant que le feu commençoit de diminuër, se resjoüissoit en luy mesme, dans l’esperance qu’il avoit, de revoir bien tost sa chere Princesse. Elle est, disoit-il en son cœur, dans cette Tour : et si je ne suis le plus malheureux des hommes, je verray dans quelques moments, cette adorable personne : et j’entendray peut-estre sa belle bouche, m’appeller son Liberateur. Enfin, disoit il encore, je verray bien tost l’objet de ma haine et de mon amour. En effet, le feu ayant esté esteint de ce costé là ; et estant arrivé à la porte de la Tour, qui commençoit desja de s’embrazer, il envoya s’asseurer de toutes les portes de la Ville ; mais comme il voulut faire enfoncer celle de cette Tour, ne sçachant s’il n’y trouveroit point encore quelque resistance ; il vit un homme de fort bonne mine qui la luy ouvrit ; et qui au lieu de luy en disputer l’entrée, comme il eust fait, s’il ne l’eust pas reconnu auparavant du haut des creneaux ; luy dit avec beaucoup de respect, Seigneur, si le Nom de Thrasibule n’est pas sorti de vostre mémoire, accordez luy la grace d’employer vostre authorité, pour empescher la perte d’une illustre Personne, que le desespoir va sans doute faire perir, sur le haut de cette Tour, si vous ne m’aydez à la secourir promptement. Artamene, qui creut que c’estoit sa Princesse, qui estoit en cette extremité, ne s’amusa pas à faire un long compliment, au genereux Thrasibule, qu’il reconnut d’abord à la voix ; Allons mon ancien vainqueur (dit il à ce fameux Pirate qui n’avoit point déguisé son veritable Nom, parce qu’estant fort commun parmi les Grecs, il ne pouvoit pas le faire reconnoistre) allons secourir cette personne illustre : et en disant ces paroles avec assez de precipitation ; il monta l’escalier, suivi de grand nombre des siens ; mais particulierement d’Hidaspe ; de Chrisante ; d’Aglatidas ; de Thrasibule, et de Feraulas : et tous, excepté Thrasibule, estoient estonnez de ne rencontrer point de Soldats dans cette Tour, et de n’en voir point dans le reste du Chasteau. Araspe par les ordres d’Artamene, demeura à la porte avec ses compagnons, afin de ne s’exposer pas mal à propos à quelque surprise. Ce Prince donc impatient de revoir sa Maistresse, marche le premier ; et devançant les autres d’assez loing, arrive au haut de cette Tour. Mais helas, quel desplaisir, et quel estonnement fut le sien ! lors qu’au lieu d’y voir sa Princesse, il n’y vit que le Roy d’Assirie ; c’est à dire le ravisseur de Mandane, son Rival et son Ennemi : mais un Ennemi sans armes, et accablé de douleur. Artamene se tourna alors vers Thrasibule, comme pour luy demander, si c’estoit là cette illustre personne, dont il luy avoit voulu parler ; et voyant que tous ceux qui l’avoient suivi, vouloient aussi estre sur le haut de cette Tour ; et prevoyant que sa conversation avec le Roy d’Assirie, ne seroit pas d’un stile à estre escoutée de tant de monde ; il leur fit signe qu’ils se retirassent, se preparant à demander où estoit sa Princesse ; croyant encore qu’elle pouvoit estre dans un Apartement plus bas, ou en quelque autre lieu du Chasteau. Mais il fut bien surpris d’entendre que le Roy d’Assirie luy dit ; Tu vois, Artamene, tu vois un Prince bien plus malheureux que toy ; puis qu’il est la cause de son malheur et du tien. Mais tu peux voir en mesme temps (adjousta-t-il, en luy monstrant une Galere qui paroissoit en Mer, et qui n’estoit pas encore fort esloignée, parce qu’elle avoit le vent contraire) un autre ravisseur de nostre Princesse, bien plus criminel que moy ; puis qu’il m’avoit promis une amitié inviolable ; et que je ne t’avois jamais fait esperer nulle part en mon affection. Quoy (s’écria alors Artamene, en regardant cette Galere, et ne regardant plus son Ennemi ; (la Princesse n’est plus en tes mains ? Non, luy respondit le Roy d’Assirie en soupirant : le Prince Mazare, le plus infidelle de tous les hommes me l’enleve ; et t’oste le plus doux fruit de ta victoire. Mais puis que tu ne peux satisfaire ton amour, par la veuë de ta Princesse ; satisfaits du moins ta haine, par la vengeance que tu peux prendre de ton Rival. Tu vois que je ne suis pas en estat de t’en empescher ; et si j’avois pû ne suivre pas des yeux cette Galere, tant qu’elle paroistra le long de cette côste ; il y auroit desja long temps que je me serois jetté dans la Mer ou dans les flames, pour achever mes mal-heurs, et pour ne tomber pas entre les mains de mon Ennemi. Les Ennemis d’Artamene (luy respondit ce genereux affligé) n’ont rien à craindre de luy, que lors qu’ils ont les armes à la main : et l’estat où je te voy, te met à couvert de ma haine, et de mon ressentiment. A ces mots, Artamene se sentit si accablé de douleur, que jamais personne ne le fut davantage : il voyoit sa Maistresse une seconde fois enlevée, et ne pouvoit la suivre ny la secourir : puis que tous les vaisseaux et toutes les Galeres, qui estoient dans le Port, ayant peri par les flames, il n’estoit pas en sa puissance de suivre ce dernier ravisseur pour le punir. Il voyoit d’autre costé ton premier Rival en son pouvoir : mais il le voyoit seul et sans armes ; et sans autre dessein que celuy de songer à mourir. En ce pitoyable estat, desesperé qu’il estoit, par une affliction sans égale, comme sans remede ; il y avoit des momens où sa generosité n’estoit assez sorte, pour l’empescher de penser à satisfaire en quelque façon sa vangeance, par la perte de son Rival : il y en avoit d’autres aussi, où il n’en vouloit qu’à sa propre vie : et dans cette cruelle incertitude de sentimens, ne sçachant ce qu’il devoit faire, ny mesme ce qu’il vouloit faire ; il entendit le Roy d’Assirie qui luy cria, Tu vois, Artamene, tu vois que la Fortune te favorisé en toutes choses : que le vent s’estant renforcé, repousse cette Galere vers le rivage : et que peut-estre bien tost, tu reverras ta Princesse. Artamene regardant alors vers la Mer, vit effectivement que par la violence d’un vent contraire, cette Galere c’estoit si fort raprochée, que l’on pouvoit facilement distinguer des Femmes, qui paroissoient sur la Poupe : et remarquer en mesme temps, qu’avec un prodigieux et vain effort, la Chiurme faisoit ce que les Mariniers appellent Passe-vogue, pour resister aux vagues et aux vents ; et pour s’esloigner de la terre à force de rames. A cét instant, l’on vit de la joye dans les yeux d’Artamene : mais pour le Roy d’Assirie l’on ne vit que de la douleur, et du desespoir dans les siens ; sçachant bien que quand le vent repousseroit cette Galere dans le Port, ce ne seroit qu’à l’avantage d’Artamene, et que ce ne pouvoit estre au sien. Il s’imaginoit pourtant quelque espece de consolation, dans l’esperance qu’il concevoit, de pouvoir punir Mazare. Ne me permettras tu pas, dit il à Artamene, si les Dieux te redonnent ta Princesse, de t’espargner la peine de chastier ton ravisseur ? et ne souffriras tu pas que pour faire ce combat, l’on me donne une espée ? que je te promets de passer un moment apres ma victoire au travers de mon cœur, afin de te laisser joüir en paix, d’un bon heur que je te disputerois toujours, tant que je serois en vie. Cette vangeance me doit estre reservée, reprit Artamene : et puis que par le respect que je porte au Roy d’Assirie, desarmé et malheureux, je me prive du plaisir de me vanger de luy ; il faut du moins que je me reserve celuy de punir Mazare, et de sa perfidie, etde sa temerité. Apres cela, ces deux Rivaux sans se souvenir presque plus de leur haine, se mirent à regarder l un et l’autre cette Galere : et faisant tantost des vœux, et tantost des imprecations, comme s’ils n’eussent eu qu’un mesme interest ; il y avoit des momens, où l’on eust dit qu’ils estoient Amis, tant cét objet dominant attachoit leurs yeux, leurs esprits, et leurs pensées. Mais enfin ils virent que tout d’un coup, la Mer changea de couleur ; que ses vagues s’esleverent ; et que grossissant encore en un moment, elles portoient tantost la Galere dans les Cieux ; et tantost elles l’enfonçoient dans les abismes, Cette triste veuë faisant alors un mesme effet, dans ces cœurs également passionnez ; Artamene regarda le Roy d’Assirie, avec une douleur inconcevable : et le Roy d’Assirie regarda Artamene, avec un desespoir que l’on ne sçauroit exprimer. Ce fut alors que l’égalité de leur malheur, suspendit tous leurs autres sentimens ; et qu’ils esprouverent tout ce que l’amour peut faire esprouver de douloureux et de sensible. Ils voyoient que si le vent continuoit de souffler du costé qu’il estoit, cette Galere se viendroit infailliblement briser contre le pied de la Tour où ils estoient ; si bien que faisant des vœux tous contraires à ceux qu’ils avoient faits un peu auparavant ; ils desiroient que le vent secondast les vœux du ravisseur, et qu’il l’esloignast de la terre. Cependant la tempeste se redoubla : et selon le caprice, et l’inconstance de la Mer, le vent ayant par des tourbillons qui s’entre-choquoient, esté quelque temps en balance ; comme s’il n’eust pû determiner de quel costé il devoit se ranger ; tout d’un coup il esloigna la Galere de la Ville : et luy fit raser la Côste avec tant de vistesse, que ces deux Rivaux la perdirent de veuë en un instant : et perdirent avec elle, tout ce qui leur restoit d’esperance, voyant tousjours durer l’orage aussi fort qu’auparavant. Que ne dirent point apres cela, ces deux illustres malheureux ; dans la crainte qu’ils avoient, voyant continuer la tempeste, que leur Princesse ne fist naufrage ? Ils eussent bien voulu pouvoir separer Mazare de Mandane ; et ne luy donner point de part aux vœux qu’ils faisoient pour elle : mais apres tout, ils consentoient au salut du Rival, plus tost que de se consentir à la perte de la Maistresse. Ils se la souhaiterent mesme plus d’une fois l’un a l’autre, plustost que de la sçavoir exposée au danger où elle estoit : et plus d’une fois aussi, ils se repentirent de leurs propres souhaits. Cependant cét objet qui avoit comme suspendu toutes leurs passions, et toutes leurs pensées, n’estant plus devant leurs yeux ; ils recommencerent de se regarder comme auparavant : c’est à dire comme deux Rivaux, et comme deux Ennemis. Artamene estoit pres de s’en aller, et de commander que l’on gardast le Roy d’Assirie ; lors que ce Prince luy dit, je sçay bien que ta naissance est égale à la mienne : et je le sçay par des voyes si differentes, et si asseurées, que je n’en sçaurois douter : c’est pourquoy me confiant en cette generosité, de laquelle j’ay esté si souvent le secret admirateur malgré ma haine ; et que j’ay si souvent esprouvée ; je veux croire encore, que tu ne me refuseras pas une grace que je te veux demander. Comme à mon Rival, luy respondit Artamene, je te dois refuser toute chose : mais comme au Roy d’Assirie, je te dois accorder tout ce qui n’offensera point le Roy que je sers, ou la Princesse sa fille : c’est pourquoy fois asseuré que je ne te refuseray rien de tout ce qui ne choquera point ny mon honneur, ny mon amour : et je t’en engage la parole d’un homme, qui comme tu dis, n’est pas de naissance inégale à la tienne, quoy qu’il ne passe pas pour cela, dans l’opinion de toute la Terre. Demande donc ce que tu voudras : mais consulte auparavant ta propre vertu, pour ne forcer pas la mienne à te refuser malgré elle. Le Roy d’Assirie voyant qu’il avoit cessé de parler ; je sçay bien, luy dit il, que tu peux me remettre entre les mains de Ciaxare : et qu’apres luy avoir conquis la meilleure partie de mon Royaume, il te seroit en quelque façon avantageux, de luy en remettre le Roy dans ses fers. Mais tu és trop brave, pour vouloir que la Fortune t’ayde à triompher d’un homme fait comme moy ; et pour te prevaloir de la captivité d’un Rival, que tu ne sçaurois croire qu’homme de cœur, puis qu’il à desja mesuré ton espée avec la tienne. Dans les termes où est ma passion pour la Princesse, je ne te celle pas qu’il faut de necessité que je meure avant que tu la possedes : ne me prive donc pas inutilement de la gloire d’avoir contribué quelque chose, à la punition de nostre Ennemy commun, et à la liberté de la Princesse : te promettant apres cela, quand mesme le destin me seroit favorable, et me feroit retrouver l’illustre Mandane ; de ne songer jamais à la persuader à ton prejudice ; que par un combat particulier, le fort des armes n’ait decidé de nostre Fortune. je voy bien, Artamene, adjousta-t-il, que ce que je veux est difficile : mais si ton ame n’estoit capable que des choses aisées, tu serois indigne d’estre mon Rival. Il est vray, reprit Artamene, qu’il ne m’est pas aisé de faire ce que tu desires : et qu’il me fera bien plus facile, de terminer nos differens, te faisant redonner une espée ; que de t’accorder cette liberté que tu me demandes ; et qui n’est pas peut-estre tant en mon pouvoir que tu le crois. Comme mon amour n’est pas moins sorte que la tienne, reprit le Roy d’Assirie, peut-estre que le desir de combattre n’est pas moins violent dans mon cœur, que dans celuy d’Artamene : Mais comme je ne veux combattre Artamene que pour la possession de la Princesse ; et qu’elle n’est pas en estat de pouvoir estre le prix du Vainqueur ; il faut Artamene, il faut aller apres le Ravisseur de Mandane, et travailler conjointement à sa liberté, y ayant égal interest. Ne consideres tu point que si nous perissions tous deux dans ce combat, Mandane, l’illustre Mandane, demeureroit sans protection et sans deffence, entre les mains de nostre Rival ? A ces mots, Artamene s’arresta un moment : puis reprenant la parole ; il ne seroit sans doute pas juste, dit il, d’exposer nostre Princesse, à un semblable malheur : mais il n’est pas équitable non plus, que commandant les armes du Roy des Medes, je dispose souverainement de la liberté d’un prisonnier, comme est le Roy d’Assirie. Tout ce que je puis avec honneur ; c’est de luy promettre, d’employer tous mes soins, et tout mon credit, pour la luy faire rendre, s’il m’est possible, et de n’oublier rien pour cela. Mais pour luy tesmoigner, adjousta-t-il, que je ne veux pas m’espargner la peine qui se rencontre à combattre un si redoutable Ennemy ; ny m’en exempter laschement, en le retenant prisonnier ; je veux bien luy engager ma parole, de ne pretendre jamais rien à la possession de la Princesse, quand mesme elle seroit en ma puissance ; quand mesme le Roy des Medes y consentiroit ; et quand mesme elle le voudroit, qu’auparavant par un combat particulier ; le sort des armes ne m’ait rendu son Vainqueur. Je ne sçaurois nier, luy dit le Roy d’Assirie, que vous n’ayez raison d’en user comme vous faites ; et que je n’aye eu tort de vous faire cette demande : mais advoüant que vous estes plus sage que moy, confessez aussi que je suis plus amoureux que vous, puis que je le suis jusques à perdre la raison, que vous conservez toute entiere. je vous disputeray, luy repliqua Artamene, cette derniere qualité, bien plus opiniastrément que l’autre : Le Roy d’Assirie le supplia alors sans luy repliquer, de se souvenir, que peut-estre ne seroit il pas inutile pour la liberté de la Princesse : et qu’ainsi par cette seule raison, il le conjuroit de travailler pour la sienne. A ces mots Artamene se retira, apres avoir mis le Roy d’Assirie sous la garde d’Araspe : luy ordonnant de le traiter avec tout le respect, et toute la civilité possible : et de le mener à son Apartement accoustumé. Le Roy d’Assirie l’entendant, respondit que ce devoit estre le sien : mais Artamene ne le voulut pas : et s’en separant à l’instant mesme, il s’en alla dans toutes les Ruës, pour tenir le Peuple en son devoir ; et pour faire achever d’esteindre le feu. 2. Voilà qui est mieux, reprenons maintenant. Où en étions-nous ? Ah oui, Miss Ainsmith venait de remporter la partie de poker galactique. S’ensuivit donc le laïus indigeste inscrit au fronton de son contrat avec la PUG où elle louait niaisement la victoire de la morale et le fait que la Clef des Ombres ne tomberait heureusement pas en de tristes mains – auxquelles elle devait celle-ci – pour sûr, la mémoire s’érode plus souvent qu’à son tour sous la pression des caméras ! Gaïus Baltar, qui venait de reparaître , se sentit obligé, lui aussi, de réciter son petit couplet moisi sur le fardeau que représentait la clef des ombres comme moyen de réaliser les pensées les plus noires de son porteur. Flora l’accepta néanmoins de bonne grâce, feignant même lui faire là une fleur. Issue d’une famille théâtrale, elle était quelquefois portée à l’emphase et aux postures trop marquées. Enfin, les circonstances s’y prêtaient, et j’imagine que tous les acteurs de la scène se sentaient alors tous portés à se conformer aux lois du genre. Ainsi, Balthar utilisa une dernière fois les propriétés du fameux artefact et disparut pendant que Flora rattrapait celui-ci avant même qu’il ne touche le sol. Une sirène mugit aussitôt comme la station orbitale subissait une attaque soudaine. Là encore, une partition classique se déroulait. D’ailleurs la plupart des protagonistes semblaient l’avoir prévu, car Flora se mis alors à courir pour échapper à des tirs de blasters lourds, suivie de près par son benjamin, qui avait marqué un temps de retard, légèrement déçu que la verrière n’eût pas explosé. Bientôt, l’athlétique jeune femme dont les arrières étaient protégés par Randall et ses hommes de mains, emprunta un passage réservé à la police. Ces derniers se replièrent alors dans leurs propres vaisseaux, auxquels se joignit bientôt une véritable petite flotte qui entreprit de poursuivre/protéger la navette de Flora Ainsmith tandis que les combats faisaient rage alentour. Randall fit ce qu’il put pour la suivre dans son propre vaisseau. Cependant, au bout de plusieurs heures, d’innombrables modules spatiaux se séparèrent dans toutes les directions. D’instinct Randall pointa l’un d’entre eux et la majeure partie de ses forces le suivirent. C’était une petite navette de transport. Hélas, ils ne furent pas les seuls à opter de même si bien qu’ils durent affronter lors de la poursuite six autres vaisseaux dont un de dimensions bien plus imposantes. Vous connaissez l’adage ? Ce n’est pas la taille qui compte. Au final, c’est exact, mais une partie de l’équipage de Randall en conçut néanmoins une forte appréhension. Certains proposèrent que ce serait l’occasion rêvée d’essayer le mystérieux « système alpha » vanté par leur chef. Ce dernier en convint, lui-même curieux de découvrir ce que son prédécesseur avait bien pu bricoler qui pourrait s’avérer décisif dans ce genre de circonstances. Hé bien, peanuts ! Le bouton n’enclenchait rien, et même pire, le boîtier était vide. Pour le moins louche aux yeux de l’équipage qui mit cela sur le compte d’un sens de l’humour complètement hors de propos avec le danger de la situation. Toujours est-il qu’ils en vinrent néanmoins à bout par leurs propres ressources au prix toutefois du moteur au plasma et du vaisseau principal. La poursuite se prit alors pour décor une petite navette intacte surchargée des cinquante survivants des affrontements. Sur une intuition de Randall, on vérifia à l’extrême limite de senseurs et il s’avéra effectivement qu’un micro-module spatial de quatre ou cinq places au maximum leur filait le train. Pendant ce temps, un morceau du vaisseau ayant explosé avait percuté et perforé la navette de Flora qui n’eut d’autre choix que tenter un atterrissage en urgence sur une petite planète à proximité. En fait, il s’agissait d’une feinte dans laquelle Randall fonça tête baissée tout préoccupé qu’il était de protéger son investissement. À peine avaient-ils pénétré dans l’atmosphère que des mines anti-aériennes, lâchées par le vaisseau de Flora, explosaient tout autour d’eux et qu’ils se crashaient, eux, pour de bon. Le pilote devait être un as en atterrissages forcés, peut-être que sa femme le faisais joliment cocu au même instant, à moins que Satan n’ait été trop occupé par ailleurs à sauver le joli minois de Flora dont l’épave paraissait prête à rendre l’âme à chaque instant, toujours est-il qu’ils s’en tirèrent relativement bien, vu les circonstances, avec un unique décès et vingt hommes blessés dont la moitié gravement. Mais la navette reposait en équilibre précaire dans la canopée d’une sorte de forêt vierge. Ils descendirent à l’aide de cordes et foulèrent pour la première fois le sol de ce monde étranger. Tous les codes du genre étaient respectés, vous dit-je. Là, je pense que le gamin mentait. Trop gros tout cela. Sans doute sortait-il juste d’une séance de « Star Wars » dont il s’étaient servi pour enjoliver ses péripéties. Je m’attendais à voir surgir les Ewoks des fourrés pour le confondre du haut de ma maigre culture cinématographique. Mais ils ne vinrent jamais. Peut-être était-il sincère après tout… Rien n’a vraiment changé depuis l’époque de Defoë ou de Wyss, après tout bon naufrage, fût-il spatial, l’instinct commande de se lancer dans une phase d’évaluation des dommages matériels et humains, des éventuelles perspectives de réparation, des ressources qui avaient pu être sauvées et de celles que l’on pourrait tirer du milieu où la providence avait forcé nos pas. Randall ne fit évidemment pas exception. Son équipe se vit donc scindée en deux parties. L’une resterait sur les lieux du crash avec les blessés ayant pour tâche de fabriquer une rampe le long de laquelle faire glisser le vaisseau jusqu’à terre afin d’envisager de réparer. Quant à l’autre groupe, il allait la conduire à la recherche de secours en direction des bâtiments qu’il avait entraperçus une fraction de seconde avant l’impact. Les réserves de nourriture furent partagées équitablement et des tests pratiqués sur la flore et la faune locale avant tout départ pour mutualiser les connaissances. Vous ignorez peut-être ce que représente la marche dans une jungle épaisse – et croyez-moi, c’est sans doute mieux – mais moi qui l’ai expérimenté il y a bien longtemps (je vous le raconterait plus tard si vous le souhaitez), il n’y rien de plus épuisant pour parcourir des distances ridicules. Toujours est-il que le jeune prince et ses hommes, dont certains l’accompagnaient depuis près de vingt ans, n’avaient toujours pas rencontré âme qui vive quand la première équipe les prévint par radio être enfin parvenue à faire descendre la navette accidentée jusqu’au sol sans trop en aggraver les dommages. Le verdict tomba aussi, il serait possible de repartir à 20 % de la vitesse à condition toutefois de trouver localement les quelques pièces qu’ils n’avaient pas en double et d’y consacrer une foutue durée, au moins plusieurs mois vraisemblablement. Enfin c’est toujours mieux que d’être mort. La chance leur souriait, timidement enfin. D’ailleurs la seconde équipe croisa peu après une piste perçant littéralement la forêt et où circulaient quelques rares engins de chantiers desquels ils se cachèrent néanmoins le temps de déterminer le danger que leurs possesseurs pouvaient représenter. Trois jours plus tard à peine, ils furent fixés en arrivant dans une petite ville qui n’aurait pas dépareillé au far-west, la technologie en sus. À la nuit tombée, ils en firent rapidement le tour. Pas grand-chose à en dire, il s’agissait manifestement d’un patelin paumé tenu par une compagnie forestière, le genre où on ne cause pas aux étrangers sauf, peut-être ivre mort, pour les insulter au sortir du seul troquet dispensateur d’oubli liquide du coin. Après avoir investi et saboté ce qui s’avéra être l’unique poste radio en ville, le commando prit discrètement la famille du maire en otage dans sa propre demeure. Ce dernier n’eut alors plus d’autre solution que d’accéder aux désirs des nouveaux venus. Ce qui dans un premier temps consista simplement à répondre aux questions. Bref, ils s’était crashés sur une planète complètement isolée du reste de ce quadrant galactique. Et pour cause, les autochtones, tous d’anciens repris de justices, avaient connu pareil sort lors de leur transfert une trentaine d’années auparavant. Ils n’étaient jamais parvenus à redécoller et s’étaient petit à petit habitués à leur liberté regagnée en colonisant leur nouvel environnement. D’ailleurs ils se trouvaient assez éloignés de la capitale, nommée Trace en mémoire du lieu de leur atterrissage mouvementé puis de leur premier établissement sérieux, où d’ailleurs un petit vaisseau déglingué venait de se poser laborieusement d’après la rumeur. Un seul médecin, et loin d’être un virtuose qui plus est, sévissait dans le coin. Pas exceptionnel pour les blessés graves abandonnés près de la navette dans la forêt, mais mieux que rien, d’autant plus qu’ils commençaient à atteindre la fin des stocks de médicaments. Il fut décidé que le rebouteux, fort de sa maigre connaissance des plantes locales, serait dépêché à leur chevet grâce à un engin de chantier qui allait tracer un nouveau tronçon routier dans la jungle. La plupart des hommes de main resteraient à surveiller le patelin pour ménager quelque temps encore la surprise de l’arrivée d’une seconde navette. Accompagné de quatre de ses meilleurs éléments, Randall fonça jusqu’à Trace dans un camion usuellement destiné à transporter des grumes. Ils se relayèrent jour et nuit, ne s’arrêtant que pour refaire le plein d’alcool, en troquant leur carburant contre divers produits du village dont ils avaient pris le contrôle. La première équipe les prévint par radio. 3. L’une d’entre elle saute haut. Le désir ardent du pouvoir. Ni les Anciens ni les Modernes Philosophes n’ont jamais fait autre chose. Les méchantes Philosophes n’ont jamais fait autre chose. Les mises perdues d’avance. Écouter n’est pas opiner. Je n’ai jamais rien mangé de souillé ni d’impur. Elles portent toutes des chapeaux. Un fusil longue portée. Certaines choses devraient changer. C’est peine perdue. Je le quitte énervée par son hypocrisie. Les manger sera mon bon plaisir. Mais elle les fait plus petites. Vient le temps de partir. C’est ce monsieur qui… Antonio Banderas. Les 4 juillet. Elles se révèlent de feu une fois brisées les barrières. Une assistance s’est assise par terre, certains restant debout. Serrer la main de John et de Barbara qui furent étonnés qu’ils se mirent à pleurer. L’échec est dû à une erreur de calcul. L’armée est sur le point de partir. Une partie est due à une erreur de calcul. La frustre temporalité que connaissent la plupart de mes frères et sœurs. Mise à jour gratuite. Les lettres que tu m’as envoyées. Je n’ai cure de ce que les gens pensent. Marie est mal à l’aise. Il vit que le secours inespéré. En tous sens. Savez-vous ce qu’auraient pensé vos parents ? Les pierres sont marron et grises. 4.2.3 Écriture des nombres complexes. Hilda est comme elle est… La première fois que j’ai tenté l’expérience. Glacier du Trient et glacier des Bossons. Cf. rapport. Chap. douze. Col. douze. Coll. douze. J’ai l’impression que tu as compris. Sa spécificité se situera plutôt dans la façon qu’elle a d’approcher la matière. La pommade qu’elle a voulu me passer. Des gens qui ont réservé leur place ne se présenteront pas au jour et à l’heure dits. La procession reprit sa marche sans qu’il y eût rien de changé dans son cérémonial. Celui de textes dont nous ne percevons pas la beauté est douloureux… Elle souriait, comme si le vent et elle se comprenaient fort bien. Les étagères qui équipent ces chariots sont trop petites pour recevoir certains formats. Les voyageurs qui attendaient la correspondance furent réunis à une table ronde. Ce sont Tesla et Westinghouse qui emportent le contrat du gouvernement américain. Il fait presque nuit. J’ai fait le boulot tout seul et après j’ai eu la paix pour écrire tout ça. Le directeur et toute sa bande installés à la tribune d’honneur. Le paysage dans toutes les directions est somptueux. Les hommes accompagnant les tentes sont peu nombreux. Bravo pour l’évadé, bravo aussi pour ceux qui l’escortaient. On vit mieux son visage : autour de la bouche, quelque chose de crispé. Les contours de toutes nos vertus sont tracés par l’adversité. Trop couvrir la tête est mauvais. Gravir cette montagne est dangereux. L’agréable fièvre qui l’avait un moment habitée était tombée. Nous sommes frère et sœur. Il s’est interrompu et nous avons tous les deux regardé l’homme aux cheveux gris. Les jeunes officiels formant l’institut allemand de Paris professaient. De le faire disparaître dans des sacs-poubelle (dictionnaire 5.0.2). Pierre, Auguste, Cyprien étaient affalés. Ces lettres-là, Pierre et elle les lisaient ensemble. Laisser courir, seul dans la nature, l’un de ses jeunes prisonniers nouvellement arrivé. Le directeur et toute sa bande installés à la tribune d’honneur. La réminiscence d’une position de privilégié semblable à. Elle n’a guère affaire avec l’ascèse. Elle a déclaré cela excellent. Si faute il y a, ils ont le droit… Elle signale la fin du vers ou de la strophe. Alors, il chargea le marin tête baissée. Certes, mais entre-temps, des gens de toutes les races sont venus chez nous. Ni l’air ni l’eau ne sortent d’une amphore scellée. Ni lui ni son mouvement n’avaient d’argent. La rime et, en général, la règle acquièrent donc aussi cette fonction. Ce furent les seules nouvelles de moi qui parvinrent. Par petits groupes, qui ne ralliaient pas toujours le camp mais s’agrégeaient en bandes indépendantes. Nous avons rencontré une terre plus grande que l’Europe et l’Afrique réunies. Poétiser est innover, et on n’enseigne pas à innover. En voyant celui-ci serrer soigneusement le paquet… Les aérothermes ont une prise d’air neuf réglable. Où sont Papa et Maman ? Couper en tout petits morceaux. Celle ayant le masque le plus long est sélectionnée. Il cherchait à m’écarter de la scène, quel qu’en soit le moyen. Une police supportant tous ces caractères n’existe pas. Un lis blanc. (Dictionnaire 5.0). De la seizième à la vingt-troisième année, à la vingt-cinquième (Dictionnaire 5.0). Quoi qu’il en soit. Ses longues boucles noires comme la nuit sautillaient de droit à gauche. Une de ces cocottes plus arriviste que les autres me poursuivit un certain temps. Mlle Agathe et M. Sénèque entrent dans la chambre. C’est une petite brune, un soupçon replète. J’hésite un moment, pèse le pour et le contre de chaque option. S’ils eussent été des diplomates, les négociateurs français se fussent moins étonnés… Allongé sur le lit funèbre à pieds de lion ou de chacal. Des collines entières sont couvertes d’anémones d’un rouge ou d’un blanc éclatants. L’or allume le feu d’une cupidité d’une couleur et d’une sorte différentes. Ils complétaient cet ameublement d’une simplicité et d’une grâce champêtres. Il était tout en noir, vêtu, comme tous les jours ou presque, d’une chemise et d’un pantalon noirs. Kharre faisait l’objet d’une affection et d’une fierté particulières. Lorsque je me suis tu, le grand type s’est mis à parler. Par un de leurs sondages pratiqué sur un autre point de la montagne. Les périodes diurne et nocturne. La pile électrique de Volta. Vous allez y résister. Les hommes qui attachaient leurs chevaux près des baraquements de la Marine avaient ramené leurs montures. Vues de près, les huttes… Vue depuis la jetée et la route du bord de mer, la mosquée… 4. J’aurais bien envie de vous écrire. Ce sont mille piliers bleus qui l’entourent désormais, comme une cage mystérieuse. Pour cet exercice, on utilisera la convention récepteur du dipôle R… Déjà la seizième année ne nous paraît pas tellement différente de l’enfance. Marie, poussant le landau, fermait la marche à grands pas précipités. Une vive couleur rose avait envahi ses joues tout à l’heure si pâles. Il incarne bien le « Mac » écossais de son nom. Les camionneurs d’Amérique centrale… Étranger dans ma société, qui ce soir-là était peu nombreuse. Tous les hommes étaient aux champs, sauf un qui nous parut peu disert. L’énergie hydraulique, le solaire, l’éolien, la biomasse sont des énergies renouvelables. L’amour, l’amitié, la vie sont là. Ce soir-là se présentèrent deux Tadjiks. Pour serrer la main de John et de Barbara qui furent si étonnés qu’ils se mirent à pleurer. Le réverbère et le vélocipède et le télégraphe Morse n’auront plus de mystère. Mlle Agathe et M. Sénèque entrèrent dans la chambre. Ce n’est maintenant un secret pour personne que nombre des textes de la Bible. Croire qu’il n’eût fallu que vous tromper pour obtenir plus d’indulgence ? Oui, ma chère belle, Dieu qui ne voulait que vous éprouver. Tout à coup, son air et son ton changèrent sensiblement. Je vous en conjure, mon indulgente amie, écrivez-moi, vous-même, aussitôt que vous le pourrez. Je vous prie de croire que tous mes soins vous seront acquis, aussitôt que vous le désirerez. Mais à présent qu’elle est à Paris, qu’elle se porte bien, et surtout que vous la voyez quelquefois. Ses parents, tout hérissés d’honneur. Que pour le moment, je suis on ne peut pas moins disposée à vous accorder vos demandes. Mais de si grands intérêts méritent bien, ce me semble, d’être avant tout discutés et éclaircis. 5. Comment l’ont-ils attrapée ? les écailles du Poisson scintillaient comme des astres d’or. Jane ni Michael ne le surent jamais au juste. Les mains de Michael se refermaient sur le vide. Mme Brill et le docteur Simpson sortirent. Avez-vous honte ? N’avez-vous pas honte ? Avez-vous un certificat de vaccination ? Avez-vous des nouvelles ? N’y aurait-il pas un moyen de lever la consigne ? (1) N’y aurait-il pas une erreur ? Par où aurait-elle passé. Ils sont bien sûr ressortis indemnes de la tragédie. Dans un anglais impeccable. Le rendez-vous que nous nous sommes donné. Le contact avec la structure (cloisons…) doit être évité. Crier comme un perdu. Je ne pouvais simplement pas laisser ça arriver. La DG emploie 295 personnes dont 27 français. Les as-tu enfermés ? Il lui dit d’un ton radouci [?? bug spécifique à Linux ??] 1/2 journée. La viande de bœuf saumurée. Une nouvelle approche des candidatures suivantes qui se veut « basée sur les preuves ». Des interfaces homme/machine. L’application de ces modèles illustre… Une allée sablée. Vinaigre le plus noblement distillé. Un homme plus grand que les autres m’a offert… Une de ces cocottes plus arriviste que les autres me poursuivit un certain temps. La vérité des faits énoncés… Voir la déclaration sur l’honneur ci-jointe. Avec Christine et moi qui tenions nos quarts… Les observateurs de l’ONU normalement présents… Il s’est rendu chez l’homme qui devait le payer, pour voir celui-ci s’enfuir par la fenêtre. Tous les conducteurs d’une voie sont mis en série par leurs connexions aux lames du collecteur. Les traîtres eaux de la Patagonie australe (dictionnaire 4.10). Il part reconquérir le cœur de sa bien aimée. Il lança la pierre droit au but. Et tout à coup je m’apparais (dictionnaire 4.10). Des visages couleur caramel. 6. Tu te crées, Il se crée. Ils sont un brin surexcités. Des voyages en car. Des travailleurs à temps partiel. Ces don Juan plus rapides que l’éclair. Des bananes plantain. Les faits exprimés ci-dessus. Rien ne se perd, rien ne se crée. Attendez, fit obligeamment René Loret, je vais le calmer. Ses productions, quelque imparfaites qu’elles puissent être. La partie nord de la région. (Dictionnaire 4.9) La partie ouest de la région. (Dictionnaire 4.9) La partie sud de la région. (Dictionnaire 4.9) La partie non-fumeur. (Dictionnaire 4.9) L’empreinte carbone. De beaux vitraux dont l’un fait allusion à une prophétie. Écoutez-le ! Écoutez-moi. Oubliez-moi, épargnez-moi. Épargnez-moi. Ânonnez-la. Venez le plus tôt possible. Toutes les grandeurs électriques d’un circuit sont à la même fréquence. Deux côtés consécutifs d’un carré sont perpendiculaires. Je le sais, fit simplement René. Force nous est de constater… L’un de ceux-là donne aux pauvres. Ceux-ci retenus par… Les vélos avec moteur électrique. Elles sont de la première et de la deuxième générations. Des protections antigel. Attendre longtemps exaspère la plupart des gens. L’histoire commence il y a longtemps. Celui-ci étant mort en 1861… A priori, ces… Il n’aurait rien tant voulu que de réaliser par son art une émotion aussi poignante… À Vienne il vit Brahms. Son aura brillait de tout son être. Si tu t’es un jour penchée Elles seraient un jour délaissées : Accord de genre erroné entre jour et délaissées Dans les bars des marinas (dictionnaire 4.8). Ils s’en donnent à cœur joie. Il était encore à moitié endormi. Les côtes sont dans leur ensemble découpées. La plus grosse erreur de mes parents aura été de croire Les licences « Créative Commons »… Un aspect féodal tempéré par le luxe et le confort modernes. Ils donnent une somme à un candidat ou une cause particuliers. 7. Il parle de son « inquiétude passionnée » et de son ‘inspiration tragique ’ (mais son “inspiration”). Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court… Vous avez l’air resplendissantes. Il s’inquiète pour leur santé. De quand à quand travailles-tu ? Écrivent-ils une lettre ? (contournement du bug de Python) Quelqu’un joue du piano. Son manque d’expertise lui interdit toute promotion. Je comptais le lire. Tous sauf un acceptèrent son plan. Ils sont légion. Si vous fussiez venu hier, vous auriez pu le voir. Des cheveux châtain clair. Je ne peux pas la manger. Le canal de Suez. (Dictionnaire 4.7) Laissez cette boîte là où elle est. Une chambre avec air conditionné. Mais, échappa-t-elle… Échappa-t-elle ? Un rendu 3D. (Dictionnaire 4.7) Les questions sont centralisées puis relayées… Le désappointement du devoir contrarié. Ne voilà-t-il pas ce qu’on appelle un signe des temps ? – (Guy de Maupassant, En rôdant, 1883) Il s’aplatit, il s’agit (seulement avec l’apostrophe droite). On s’aperçoit (seulement avec une apostrophe droite…) Mes membres se sont déraidis. Pour qu’ils soient de nouveau complets. Pourquoi vous eussé-je questionné sans motif ? (Dictionnaire 4.5) Un débarras (Dictionnaire 4.6) Je l’ai tout à fait oublié. La quasi-totalité. À la diable (sauf si en début de phrase : bug de Python) À la papa (sauf si en début de phrase : bug de Python) Les polluants comme celui-ci viennent principalement de la combustion de l’essence. Évite-nous le problème (contournement du bug Python) Ces ressources, une fois brûlées, ne seront plus jamais disponibles à l’échelle des temps humains. Une exposition plein sud du bâtiment. À la longue qualifié… Les enfants peuvent être à la fois jeunes et vieux. Ses yeux bleu clair et protubérants… J’attendais je ne sais quel miracle. Elle seule aurait pu le constater puisqu’elle seule en avait le pouvoir. Un bâtiment basse consommation. Le gentil monsieur, qui est grand et beau, peut être un parfait imbécile ! L’armée est en ce moment victorieuse. Une petite réserve, mise à l’abri, peut être décisive. Ses père et mère. Indiquez vos nom et prénom. Êtes-vous pour ou contre ceci ? (Bug de Python, semble-t-il) Calculer l’allocation logement. Petit souvenir pour René Machin. Au demeurant, ces messieurs… (dictionnaire 4.4) Se servant très habilement des menées royalistes (dictionnaire 4.4) Ils sont autre chose que des sauvages incultes. (dictionnaire 4.4) Les hors-la-loi. (dictionnaire 4.4) Ils sont face à face. (dictionnaire 4.4) Ils sont emplis d’orgueil. (dictionnaire 4.4) Au levant, un jardin… (dictionnaire 4.4) Ils se saisissent de lui avant de le frapper. Ils n’utilisent pas du tout les pieds. Ils ne le lui permettront pas. Il sort de la salle située à l’extrémité sud. Est terminé. Samedi prochain, nous recommencerons. L’est est de ce côté. C’est raisonner en chef… (ENFIN !!!). Lancez-nous dans la bataille. C’était il y a bien longtemps. Le IIe siècle. C’est elle qui me l’a dit. Quelqu’un peut me le dire ? C’est elle qui… Ce sont elles qui… Le nord est de ce côté, le sud est de ce côté. Les cours particuliers. Elle portait plusieurs bagues à ses fins doigts. Il passe en cour martiale. Dans vingt et un jours. Le mille marin est une mesure de longueur… Il regagna sa chambre seul. Il prenait ses repas seul. « Venez vous asseoir, Pierre », dit Lemoine. J’ai été camper dans les Alpes. C’eût été manquer de réalisme que de penser que… Écrit dans un anglais facile. L’eau et le feu suffisent pour l’œuvre entière. Imitez donc la ruse qu’employèrent les Grecs. Je suis boulanger. Je ne lui adresse plus la parole. Il est plus accroché à elle qu’elle à lui. Vous pouvez vous fier à ce dictionnaire. Le grec et le latin sont des langues utiles. L’Europe et le Japon instaurèrent. Faudrait-il se demander. Au maintien d’une industrie. Il est à la fois grand et intelligent. Une fois retrouvé, on le soumit à la question. Au revoir mes amis. Au revoir ! Toutes choses égales par ailleurs. Elles sont toutes blanches. Le ou les cas que vous aurez à traiter. Pierre nous a procuré un argument de poids. Du 1er mars 2010 relative au respect des droits. Ce serait attaquer les droits de l’homme que de ne pas… Ce serait ignorer. Autour d’elle se sont réunis tous les désirs ignobles. 8. Le déclin suite à la guerre… Malgré qu’il en ait. Les robots sentinelles. Fermer les yeux arrête le phénomène. En elle est contenu le feu. Après les avoir peintes… Je t’assure qu’à cette date j’aurai l’argent. L’horloge indique 16 :44. http://www.site.fr Il joue un rôle clé. Au-delà d’une concentration seuil… Les messages vidéo. Que nous y allions ou pas dépend du temps. Ce matin j’ai raté le train. Le quatre juillet. Elle a l’air malheureuse. Selon le bulletin météo, il fera beau. Les avions volèrent. Les grêles tilleuls de la place. Je n’arrive pas à mettre la main dessus. Passés de mains en mains, les poissons étaient jetés sur la table. À qui mieux mieux… Nul et non avenu. Il est leste pour son âge. Des maxima, des minima. Vous ferez la visite de la maison jeudi à onze heures. Le 18 février, le 12 brumaire. Elle prononça le nom de son auguste protectrice : l’impératrice. Il était habitué à suivre ses propres pensées. Recevez mes plus amicales pensées. Il en était fier ! Rien n’indiquait si elle l’avait écouté, ou si elle ne songeait à rien. Je me lève vers les sept heures du matin. Les canons ne sortaient pas de leur sinistre immobilité. Si Dieu l’avais voulu, je serais fils de roi. Je soussigné X déclare que… Ses propres convictions. Autres CONTRÔLES Quant à eux, je les épargne. Oh çà ! Ah çà ! Çà et là… À qui mieux mieux… Il a l’avenir devant lui… Le son du canon. Il chante a cappella. Les décrets ont force de loi. Les enfants ont recours au suicide. Ils ont hâte de vous voir. Il lui a adressé des compliments. Boîte aux lettres intérieure Le cinéma tire à hue et à dia (dictionnaire 5.1) Il a sauté à pieds joints. Des yeux vert olive. Nous convenons en particulier ce qui suit. La bataille de Monte Cassino (dictionnaire 5.1). Un trois-quarts de rugby. Les trois-quarts de l’équipe de rugby. Je me sens chez moi dans ton chez-toi. Les ayants droit. Il sera élu en 2010 maire de la ville. Il nous a montré le chemin. Il nous a donné du pain. Napoléon est né en Corse. L’Écosse peut être très chaude. Il s’est exprimé dans un français approximatif. J’ai mille cent timbres. Soit idiot, soit débile. Son adorable sœur aînée. Ce putain de train. Écouter est opiner. 9. Je suit complètement perdue. Mais je fais de mon mieux pour ne pas le paraître. Car l’homme des régions les plus reculées, perdu sur la banquise artificielle des extra-terrestres de la planète interdite par la Société des honnêtes marchands de la ville sacrée d’Asgard, ne va probablement pas faire long avec si peu d’équipement et en si mauvais état physique. Ne le voyez-vous pas ? Ça devrait êtr évident pour tout le monde. Enfin, c’est ce qu’il me semble. 10. J’en suis vraiment désolée. C’est affreux.